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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/33

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CHAPITRE V

Trahison


Lafleur et Cardon s’amusèrent beaucoup de cette exclamation un peu prétentieuse ; mais Després, lui, eut un singulier tressaillement. Il regarda l’enfant avec des yeux étonnés, et sa main se posa sur son front, comme si une idée nuageuse cherchait à en jaillir.

Apparemment que cette idée lui parut folle, car il hocha bientôt la tête et poursuivit :

« Je vivais donc dans la plus grande sécurité et sans la moindre appréhension du côté de Lapierre. Quant à ma fidèle Louise, j’aurais cru commettre une profanation en la soupçonnant ; et, d’ailleurs, elle se montrait toujours pour moi si prévenante, si gracieuse, si aimante, que c’eût été vraiment folie de lui prêter des idées de trahison.

« C’est sous ces riantes circonstances que je dus, vers la fin d’août, faire une absence de trois ou quatre jours pour aller régler certaines affaires à Saint-Jean.

« Je partis en canot, après avoir reçu de Louise les plus chaudes recommandations de ne pas être longtemps dans mon voyage, et du bon Lapierre les meilleurs souhaits.

« La descente du Richelieu se fit en quelques heures, et, à la nuit tombante, j’arrivais à destination.

« Mes affaires furent bâclées plus rapidement que je ne m’y attendais, et, dès le lendemain, je pus effectuer mon retour.

« Je laissai Saint-Jean dans l’après-midi. Le