brûlé la politesse, en compagnie de son bon ami Lapierre…
« — La tête qu’il fera ? m’écriai-je d’une voix terrible, tu vas le voir de suite, misérable, car me voilà ! »
« Et me redressant en face des fuyards, d’un coup de pied violent, je repoussai au large leur canot, qui partit à la dérive et disparut aussitôt dans l’obscurité.
« Lapierre et Louise restèrent pétrifiés et ne purent que pousser chacun une exclamation :
« — Després ! Gustave !
« — Oui, c’est bien moi, Gustave Després ! repris-je avec force – Gustave Després, qui en échange du petit service qu’il vous a rendu de vous sauver la vie, vous avez constamment trompé tous deux ; Gustave Després qui a entendu vos entretiens nocturnes et connaît les projets que vous avez en tête ; Gustave Després, enfin, qui s’est constitué votre juge et vient vous porter la sentence que vous méritez !
« — Et quelle est cette sentence, Votre Honneur ?
« — La mort ! répondis-je d’une voix stridente.
« — Pour tous deux ?
« — Pour toi seul, coquin.
« — Et pour mademoiselle ?
« — Le mépris !
« — Ho ! ho ! fit Lapierre avec un rire forcé, vous n’y allez pas de main morte, monsieur le juge !
« — Je me venge ! fut la réponse.
« Malgré son audace, le jeune homme tressaillit, car il y a de ces accents qui portent immédiatement la conviction.