Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/57

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boulot – donné par les camarades – devait se lire le nom de Jacques Gaboury ?

— Toi, Jacques Gaboury, le petit Jacques que j’ai sauvé là-bas, le frère de… Louise ! exclama Després, en mettant ses deux mains sur les épaules de l’enfant et le dévorant du regard.

— Oui, c’est bien moi ; c’est bien le petit gamin qui allait se noyer dans le Richelieu, sans ton secours.

— Qui aurait pu dire ?… murmura le Roi des Étudiants. En effet, ta figure me revient maintenant, malgré que je n’aie pas eu l’occasion de te voir longtemps là-bas.

— Seulement le temps des vacances… J’étais au collège, vois-tu.

— Je me souviens, je me souviens… Comme tu es changé, mon pauvre Jacques ! Ce sont bien les mêmes traits principaux, les mêmes yeux, surtout… Mais tout cela a pris des formes plus accusées… Et puis, tu as grandi, tu t’es développé — si bien que je ne t’aurais certainement, pas reconnu, mon cher enfant.

— Ce n’est pas étonnant, Gustave ; je n’avais guère qu’une dizaine d’années lorsque tu venais… chez nous, et l’on ne fait pas beaucoup attention à un gamin de cet âge.

— Tu as raison. Mais, toi, est-ce que ma figure ne t’a pas frappé ?

— Mon Dieu, non : tu n’es plus le même homme. Ta moustache a poussé, ton teint est plus brun, ta voix est changée aussi… de sorte qu’il faut le savoir pour retrouver, dans le Roi des Étudiants, Gustave Després, le joyeux garçon qui s’appelait là-bas Gustave Lenoir.

— Que veux-tu ? la tempête ne mugit pas dans