Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grimaces à son maître d’étude… Puis la réaction se fit, et il resta tout pâle.

Mme Privat n’avait rien vu ; mais il n’en fut pas ainsi de Laure. Un observateur attentif qui aurait su analyser les rapides nuances qui se succédaient sur son visage ému, et trouver la cause intime de la teinte rosée qui embellissait son front, n’eut pas été en peine d’expliquer ce trouble et de le rapporter à la contenance de Champfort.

Mais il n’y avait là aucun observateur attentif, et Paul avait trop à faire de dominer sa propre émotion pour s’occuper de celle d’autrui.

La jeune créole eut donc tout le bénéfice de l’incident, et son impénétrabilité n’en souffrit pas.

Mme Privat, après s’être commodément installée dans un fauteuil, tira les jeunes gens d’embarras en disant d’une voix enjouée :

« Eh bien ! mon cher Paul, maintenant que te voilà redevenu sage, te doutes-tu un peu pourquoi je t’ai fait venir ?

— Ma foi ! ma tante, je vous avouerai que je n’en ai pas la moindre idée.

— Voyons, cherche, avant de jeter ta langue aux chiens.

— J’ai beau chercher, je ne trouve rien… à moins que ce ne soit pour me parler de… du mariage projeté.

— Tu n’y es pas tout à fait… mais tu en approches… tu brûles, comme on dit dans je ne sais pas quel jeu.

— S’agirait-il de… votre futur gendre ?

— C’est encore un peu ça, mais il y a autre chose.

— Alors, je renonce à trouver. Aussi bien, j’ai