lampe des contes arabes, je suis fort mauvais organisateur de fête et profondément ignorant en matière de bal.
— Qu’à cela ne tienne ! je serai la tête qui combine, et toi, le bras qui exécute.
— À merveille. En ce cas, je me mets à votre service. Disposez de ma personne comme bon vous semblera.
— Voilà qui est entendu : tu consens à nous aider.
— De grand cœur, ma tante.
— C’est qu’il va te falloir faire plusieurs démarches et de t’occuper d’une foule de petits détails.
— Je serai trop heureux de me multiplier pour vous être utile.
— D’ailleurs, mon cher Paul, je compte bien ne pas te laisser seul à faire toute la besogne et en mettre une partie sur les épaules de celui qui bénéficiera le plus de ce bal…
— Quel est cet heureux mortel ?
— Hé ! mon futur gendre, donc. »
Champfort ne put s’empêcher de faire une moue dédaigneuse ; mais il la transforma si vite en sourire aimable, qu’il pensa bien n’avoir pas été remarqué.
Pourtant Laure avait vu – si bien vu, qu’une rougeur fugitive envahit son front et qu’elle courba la tête, toute rêveuse.
Champfort reprit :
« Monsieur Lapierre ?… En vérité, ma tante, vous ne pouviez m’associer à un homme plus entendu dans la matière : car il a tous les talents, mon futur cousin, et je serais fort surpris qu’il ne fût pas bon organisateur de fête, lui qui était si excellent organisateur d’expéditions nocturnes