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— Au fait, tu as raison, José. Rembarquons et… en chasse !

On se hâta de retourner vers le canot.

Mais Wapwi eut le temps de demander à une jeune micmaque de son âge :

— Petite sœur, dis à ton frère, avant qu’il s’éloigne pour… longtemps, où est allée son ennemie la Grande-Ourse ?

La jeune sauvagesse, les yeux très tendres, entoura le cou de Wapwi et murmura à son oreille :

— Du côté du couchant, sur une grande île…

— Merci, ma sœur.

Et Wapwi, après avoir embrassé rapidement l’enfant, rejoignit en quelques bonds son capitaine.

Il tenait un bout du fil d’Ariane qui devait le conduire vers sa mère adoptive, — « petite mère ». comme il l’appelait.


CHAPITRE XI

SHÉCATICA. — TERRE-NEUVE. — MÉCATINA. — ANTICOSTI.


Une fois tout son monde à bord du « Vengeur », Arthur Labarou tint une sorte de conseil de guerre.

Il s’agissait de décider quelle direction on allait prendre, et surtout de ne pas lanterner.

Chaque heure de retard, en effet, favorisait la fuite des ravisseurs et amoindrissait les chances de les découvrir.

On décida de forcer de voiles et de se diriger vers les parages de Terre-Neuve, dont on suivrait le littoral nord-ouest, depuis la baie Saint-Jean jusqu’à la Pointe Riche, où il s’infléchit dans la direction du sud-est pour former la baie d’Ingrenachaig. De là, on retournerait à Kécarpoui, après avoir contourné, à l’ouest, le Grand Mécatina, qui fait face à la baie.

À Kécarpoui, on prendrait langue et la chasse continuerait vers l’ouest.