vais te faire donner des munitions, des vivres et du luminaire, et ton canot va être mis à la mer… Quand le « Vengeur » repassera, dans un jour ou deux, nous ferons escale pour te reprendre.
Un quart d’heure ne s’était pas écoulé, que Wapwi quittait le bord, dans sa pirogue bien approvisionnée, et disparaissait au sein de la zone d’ombre entourant les hautes rives du Petit-Mécatina.
De son côté, le « Vengeur » se fondait bientôt dans la vague obscurité du golfe, la proue tournée vers l’île d’Anticosti…
Nous laisserons la goélette continuer sa croisière vers le haut du golfe, à la recherche du « Marsouin », pour suivre le canot du jeune Abénaki.
Aussitôt installé dans son frêle esquif, un double aviron en mains, Wapwi ne s’amusa pas à se créer des fantômes imaginaires (ils le sont tous), — comme n’aurait pas manqué de le faire tout autre enfant de son âge en se voyant ainsi abandonné seul, en pleine nuit, dans les parages les plus déserts du grand fleuve canadien.
Il se hâta de pagayer vers la rive, anxieux de