Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/79

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qu’à brûler et manger les gens attardés qu’ils capturent ?

— Qui t’a conté cela ?

— Le cousin Labrosse, donc.

Le père Boulingot est alors parti d’un éclat de rire si impertinent, que, parole d’honneur, j’ai senti la moutarde me monter au nez.

Mais lui :

— « Voyons, ne te fâche pas, mon cher Verlac.

— « C’est qu’en vérité, tonnerre de dieu ! Je crois que vous vous moquez de moi…

— « Pas le moins du monde, mon fiston ; mais je ris de bon cœur de la mystification corsée dont vous êtes victimes — toi et les autres.

— « Ainsi donc, nous sommes bernés par ce compère Labrosse ?

— « Bernés, joués, bafoués, mystifiés, roulés… tout ce que tu voudras, enfin !

— « Il n’y a pas de Sauvages au Canada ?

— « Si, quelques-uns — pâles rejetons des tribus guerrières du dernier siècle — mais ils sont civilisés comme toi et moi.

— « Ils ne vivent donc pas en forêt et sous le ouigouam ?

— « Ils ont des maisons confortables et vivent, pour la plupart comme tout le monde, de leur travail. Quant aux forêts du Canada, mon garçon, elles sont aussi sûres et même plus sûres, que celles de France.

— « Merci, père Boulingot ; c’est tout ce que je voulais savoir. »

— Et je partis.