— Eh bien ! Pauline, mon amie, avez-vous quelque sympathie pour votre voisin de mansarde ?
— Vous le savez bien, monsieur Labrosse.
— Vous sentez-vous capable d’aider un malheureux jeune homme qui se meurt d’amour ?
— Oui… pourvu que ce jeune homme soit vous.
— Oh ! merci, merci ; je savais bien que vous devez être bonne : cela se lit dans vos deux yeux bleus.
— Même sans avoir fait d’humanités, n’est-ce pas ?
— Surtout quand on en a pas faites… Maintenant, écoutez-moi, ma petite amie : vous pouvez me rendre un grand service, un de ces services qu’on n’oublie jamais.
— Parlez : je suis à vos ordres.
— Eh bien ! Pauline, sachez que, depuis près d’un mois… j’aime à en mourir… votre maîtresse… la princesse Calamaki !
Si Georges s’attendait à produire un coup de théâtre avec cette déclaration, il fut bien trompé, car la jeune fille répondit simplement :
— Je le savais, monsieur.
— Comment ! vous saviez cela ?
— Mon Dieu, oui.
— Mais alors ?…
— Eh bien ?…
— La princesse…
— La princesse sait, elle aussi, qu’un beau jeune homme a pitié de son infortune.