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— Que diable peut-il me vouloir ?… N’importe, Marguerite : dites-lui que j’y vais dans cinq minutes.

Marguerite fit sa révérence et sortit.

Ce message cérémonieux de la part de son oncle et tuteur produisit chez Georges un effet singulièrement désagréable. Lui qui s’était promis de passer une soirée sans secousse d’aucun genre, de goûter sans réserve les luxueuses délices du far niente… et de rêvasser tranquillement à son adorée Turquie, — être ainsi dérangé au beau milieu de son bonheur !… Ah ! il y avait de quoi assombrir un front encore plus serein que le sien.

Mais l’oncle avait parlé !

Et l’oncle — homme rigide, sévère, formaliste — n’entendait pas badinage sur ce chapitre de l’obéissance que doit un adolescent, mineur et orphelin, à son tuteur et parent.

Il fallait donc s’exécuter… et presto !

C’est ce que fit Georges, tout en grommelant, pestant, murmurant… et même — le misérable ! — jurant.


IV


L’oncle de notre ami Labrosse était un vieux notaire en retraite.

Les solennelles fonctions avaient déteint sur son physique et son moral.

Il était long, maigre et parcheminé comme une obligation avec cautionnement, prolixe et minutieux comme les réserves d’un