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Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/40

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Feuilleton de L’ÉVÉNEMENT
du 17 décembre 1875

UNE HORRIBLE AVENTURE.


IX


Le soleil avait déjà glissé plus d’un de ses chauds rayons entre les rideaux qui ornaient les deux croisées du harem, lorsque Georges s’éveilla.

Il se sentit la tête lourde et une vague courbature dans les membres. Le sommeil avait été pour lui une fatigue, plutôt qu’un soulagement.

— Serais-je malade ? se demanda-t-il avec effroi.

Et, aussitôt, la sinistre découverte que Marguerite avait faite, la veille au soir, dans le fonctionnement de ses boyaux, lui vint à l’esprit.

— Ils sont donc bien terribles, ces borborygmes de malheur se dit-il à lui-même, puisque non contents de nous obséder pendant le jour, ils nous causent, la nuit, des frayeurs bleues !…

Tout en se faisant ces réflexions, Georges prenait ses ablutions ordinaires, mettait sa robe de chambre, ses babouches et son fez, puis passait dans son sèlemlik.

Marguerite y avait déjà fait la ventilation, épousseté les meubles et allumé un bon feu de charbon.

— Ah ! je respire ici, fit Georges… le maudit rêve m’a brisé… Par quelles angoisses ne passe-t-on pas quand on se noie !… Quel