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vacarme ils faisaient !… et quel horrible crescendo dans leur concert diabolique !… Encore une nuit comme celle-là, et j’en fais une maladie.

Après avoir pris son déjeuner, humé pendant une bonne demi-heure la fumée de son tchibouk et rêvé durant une autre demi-heure, Georges prit la résolution de lire un peu — autant pour chasser les préoccupations qui lui martelaient la tête, que par désœuvrement.

Il y avait sur son bureau La Turquie actuelle par Ubicini.

Georges se plongea jusqu’aux yeux dans le volume, et le monde extérieur disparut pour lui.

Il faut que nous ayons bien mal esquissé le portrait moral de notre héros, s’il est resté dans l’esprit de nos lecteurs que Georges est un piocheur infatigable, préférant la société de ses livres aux charmes du far niente et aux jouissances de la fortune.

Bien au contraire, ce sybarite flâneur n’étudie point ; et la seule lecture qu’il se permettre est celle d’une couple de journaux et de trois ou quatre livres sur la terre promise de son imagination : l’empire ottoman. La jolie bibliothèque sur laquelle, du matin au soir, se promène son regard alangui, n’est là que pour l’ornementation. C’est un héri-