Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/46

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les trésors de son sac, fit entendre à son oreille ses plus suaves harmonies et charma son regard par les grâces de sa démarche et la désinvolture de ses cabrioles. Il se convainquit sans peine que ce divin sentiment était la clef-de-voûte de toute intrigue un peu corsée, et ce fut avec une foi profonde qu’il lui rendit un gros arriéré de vénération.

On conçoit aisément quels ravages dut produire dans l’âme naïve de notre ami, cette orgie de lecture romanesque, et combien se développa vite, dans cette nature vierge, une semence comme celle-là !

Georges en perdit littéralement la tête.

Son crâne ahuri se peupla de fantômes et d’apparitions, d’aventures et de drames. Il ne vit plus, partout autour de lui, que machinations et mystères.

Son oncle échangeait-il un regard ou une parole avec Marguerite ?… mystère ! les gonds rouillés de quelque vieille enseigne troublaient-ils, par leurs grincements aigus, le silence de la nuit ?… mystère ! un pauvre chien égaré faisait-il entendre, alors que tout dormait, des hurlements plaintifs ?… mystère encore, mystère toujours !

Les chats n’avaient plus même le crédit, une fois le couvre-feu sonné, de moduler leurs miaule-