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plomb l’eussent comprimée…

Ah ! quelles nuits !… et qu’il était donc déjà loin cet heureux temps où, tranquille et insouciant, Georges ne faisait qu’un somme pendant dix heures d’horloge !

Cependant, l’époque approchait où notre héros allait être obligé de rendre compte à son oncle de ses réflexions concernant l’état de vie qu’il se sentait appelé à embrasser. L’infortuné jeune homme n’était plus même séparé de cette fatale échéance que par une couple de jours, — et il ne faut pas se demander s’il avait seulement songé à cette bagatelle !

La situation lui parut tellement grave, qu’il n’osa pas la regarder en face et que détournant son regard de cette menace muette, il se plongea avec fureur dans son quinzième volume de roman.

Cette lecture fut la dernière ondée qui grossit outre mesure le torrent à grande peine contenu et lui fait rompre ses digues. L’imagination de notre digne ami éclata comme une fusée d’artifice, et le peu de raison qui le retenait au monde réel disparut au milieu des étincelles et de la fumée.

Notre héros eut alors un beau mouvement. Brandissant au-dessus de sa tête la brochure terminée, il s’écria d’une voix prophétique : — Moi aussi, j’aurai une aventure !

(À continuer)
Dr. V. Eug. Dick