Le moment était solennel.
Dans quelques minutes, le sort de notre ami serait fixé, et les annales de la vie mystérieuse allaient pouvoir compter sur une aventure de plus ou être privées de cette aubaine…
Notre héros le comprit. Aussi voulant réveiller son énergie qui sommeillait dans les profondeurs de son caractère, il se gratifia d’un énorme coup-de-poing et s’admonesta dans les termes suivants :
— Ah ! ça, maître Georges Labrosse, il faut que tu sois à la hauteur de la situation. Le moment est venu de te révéler ; et puisque tu dois aller affronter les émotions romanesques dans la grande métropole du drame, eh bien ! commence, ce soir, par rouler magistralement ton bonhomme d’oncle.
Il ponctua la fin de ce monologue par un deuxième horion et se dirigea audacieusement vers le cabinet où, quinze jours auparavant, s’était fait entendre le malencontreux borborygme que vous savez…
XII
Que vous dire maintenant, ami lecteur ?
Faut-il vous retracer ici tous les incidents de cette entrevue mémorable ? vous reproduire, avec la plume véridique de l’historien, les faits et gestes de l’habile Georges Labrosse, cherchant à convaincre son oncle de la né-