cessité où il se trouvait de faire un voyage en Europe, pour tâter sa vocation ? Vous redire les mouvements d’éloquence, les assertions avec preuves à l’appui, les citations sentant leur savant d’une lieue, les exemples rapportés d’hommes célèbres ayant traversé l’Océan, les inductions, déductions et conclusions tirées de tout cela… dont se servit notre héros pour faire taire les scrupules de son tuteur et le rouler de la belle manière ?
La tâche serait vraiment trop forte, et un volume pourrait à peine contenir tous les flots d’éloquence qui jaillirent des lèvres de notre digne ami, lors de ce plaidoyer fameux.
Qu’il nous suffise de vous déclarer que Georges fut sublime et emporta à la pointe de sa rhétorique tous les mais et les cependant derrière lesquels se retranchait le vieux notaire.
Battu sur toute la ligne, le bonhomme fut forcé d’avouer qu’un voyage en Europe ne pouvait qu’augmenter les vastes connaissances de son neveu, et il poussa l’amabilité jusqu’à accorder six mois entiers à Georges pour accomplir cette tournée sur la vieille terre de nos aïeux.
Seulement, il imposa au jeune touriste la condition de s’enquérir, auprès des célébrités médicales d’outre-Océan, des meilleurs remèdes à opposer aux borborygmes.