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Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/54

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éprouvé une émotion mystérieuse en entendant ce mot magique ― ce mot qui porte dans ses flancs tout un monde de grandioses beautés, de sublimes ou terrifiantes annales, de faits étonnants et de byronniennes légendes !

Paris ! la cité de St Louis, de Catherine de Médicis et de Louis XVI ! le berceau des croisades, l’arène de la St Barthélémy, le lit de ce fleuve sanglant qui s’appelle Révolution !

Paris ! qui a vu galopper dans ses rues les Francs à la longue chevelure, les chevaliers bardés de fer, les mousquetaires empanachés et les escadrons foudroyants du grand Homme !

Paris ! la gueule de ce canon monstrueux qui, au commencement du siècle, balaya l’Europe !

Paris ! enfin, la patrie des arts, des lettres et de la civilisation, l’Élysée du globe, l’alcôve de l’amour, l’antre du drame !

Ô ma folle imagination ! combien de fois, dans les heures de rêveries rétrospectives, n’as-tu pas franchi d’un bond le glauque Océan, escaladé les sauvages falaises bretonnes, puis, d’un coup d’aile, dépassé les verts côteaux de Normandie, pour planer, silencieuse et pensive, au-dessus de cette évocation des Mille et Une Nuits !…

Tout jeune encore, la tête rempli de lectures romanesques, bercé par les mille cent souvenirs de ton histoire, je me le représentais, ce mystérieux Paris, à travers le voile de la distance, dominant la Terre, le front nimbé de gloires