souveraines et de poudreuses légendes !…
II
Parmi les innombrables rues de la capitale du monde civilisé, il en est une qui porte modestement le nom de rue des Grès.
Elle se cache piteusement dans le Pays Latin, comme si elle avait honte de ses antiques maisons à toits pointus et de ses murailles enfumées, du temps du bon roi Dagobert.
Cette ruelle sombre, après avoir été coupée à angle droit, vers sa moitié, par la rue de Cluny, débouche dans la rue de la Harpe, près de la place St Michel et à deux pas du jardin du Luxembourg.
À l’époque où nous en sommes rendus ― c’est-à-dire vers le 5 septembre 1861 ― les démolisseurs du baron Haussman n’avaient pas encore mis leurs pioches sacrilèges dans ces respectables débris du moyen-âge.
Ce matin-là, dès l’aube, le promeneur qui se serait dirigé vers le Luxembourg, en suivant le trottoir de gauche de la rue des Grès, et qui eut levé la vue jusqu’à une fenêtre mansardée, percée dans le toit d’une haute et sombre maison sise du côté droit de la rue, ― ce promeneur eût pu apercevoir un jeune homme, en costume plus que léger, imprudemment penché hors de la lucarne et contemplant avec avidité le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.
De plus si ce piéton matinal ― par un heureux hasard ― se fut trouvé être un Canadien, un