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Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/58

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UNE HORRIBLE AVENTURE


III


Ce n’était pas sans raisons que Labrosse s’était ainsi perché sous les combles et avait mis cinq étages entre le sol et lui.

Outre qu’il jugeait infiniment poétique de loger, lui qui avait des rentes, dans une mansarde, il voulait, de sa chambrette, dominer tout le voisinage et flairer à son aise la crême des aventures qui s’y trameraient.

C’est pourquoi nous venons de le voir — au sortir de son premier sommeil sous le toit hospitalier de la mère Cocquard — penché sur l’appui de sa lucarne et à l’affut de tout ce qui allait se passer dans ce petit coin de Paris.

Pendant une couple d’heures, il promena son regard investigateur sur cette multitude de toits ardoisés, s’étageant à l’infini sous son rayon visuel et ressemblant à une mer agitée qui se confondait, dans le lointain, avec l’horizon brumeux. Le palais du Luxembourg étincelait à sa droite, et les grands arbres du jardin balançaient mélancoliquement leurs cimes encore vertes par-dessus les combles de la rue de la Harpe. Une rumeur grandissante s’élevait du quartier ; les voix humaines se mêlaient au bruit sourd des roues sur le macadam ; des cloches sonnaient ci et là ; les