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IX (2)


Il n’est pas besoin de dire que le programme tracé par Verlac fut suivi à la lettre.

Dès le lendemain, les étudiants engagèrent la partie, en insinuant à Georges qu’il allait chercher bien loin, dans Paris, ce qu’un heureux hasard mettait à sa portée immédiate ; et, sans avoir l’air d’y attacher la moindre importance, ils manœuvrèrent si habilement, que notre héros donna tête baissée dans le traquenard.

Néanmoins, il n’en laissa rien paraître et sembla assez médiocrement touché des infortunes de son intéressante voisine. Il se contenta de ne pas perdre un mot de la conversation, à bâtons rompus, des jeunes gens sur le compte de la princesse et de son tyran. Refoulant au plus creux de son cœur ses élans d’indignation ; étouffant dans sa gorge les questions qui s’y pressaient, il demeura calme et froid au dehors pendant que son âme était en feu et que son imagination, les ailes déployées, parcourait toutes les zones de l’idéal.

Cette aventure chérie, qu’il était venu chercher par-delà les mers et qui devait lui ouvrir des horizons inconnus, il la voyait là, devant lui ; il la tenait : il en était le possesseur…