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X


Au lieu de se mettre au lit, comme il l’avait annoncée, Georges ne fut pas plutôt chez lui, qu’il ferma sa porte à double tour et courut à sa lucarne. Une fois là son masque d’indifférence tomba, sans qu’il cherchât le moins du monde à le retenir ou même à en retarder la chûte. Il éprouvait, depuis la foudroyante révélation que venaient de lui faire les étudiants, trop d’émotion réelle, quoique contenue, pour ne pas ouvrir toutes les portes à ses aspirations captives.

Il laissa donc son cœur battre la générale dans sa poitrine anxieuse et les mille illusions qui l’avaient bercé là-bas, dans son sélamlik, resuscitaient tout à leur aise, pour danser, sous son crâne ahuri, le plus diabolique des fandangos.

Abrité derrière le rideau entr’ouvert, qui servait d’ornement et de protection à sa fenêtre, il plongea un regard plein de fièvre dans la mansarde de face.

Un rideau semblable au sien, mais plus discrètement tiré sur le vitrage de la lucarne, laissait filtrer la lumière mystérieuse et pâle d’une petite lampe, que Georges entrevît au fond de la pièce.

Une vague silhouette se dessinait près de cette lampe, dans l’attitude mélancolique et immobile de la rêverie.

Notre héros — son imagination aidant — eut bien vite constitué, avec cette ombre chagrine, qui s’estompait à peine sur le rideau faiblement éclairé, le profil pur de la princesse Calamaki.

C’était donc vrai !…