La pauvre captive était sans doute touchée de l’intérêt que semblait lui porter le persévérant jeune homme qui ne quittait pas sa fenêtre du regard, car elle resta plus longtemps visible, fixa même ses beaux yeux dans la direction de Georges, referma doucement ses rideaux et se retira avec lenteur.
Le lendemain et les jours suivants, la même chose se répéta, et la jeune Grecque poussa la condescendance jusqu’à répondre aux saluts respectueux de son voisin par de tristes inclinations de tête.
Georges faillit devenir fou et sauta à pieds joints dans le troisième ciel. L’exaltation atteignit chez lui les limites de la quintessence, et les projets les plus abracadabrants commencèrent à se livrer bataille dans sa cervelle.
Il ne songeait à rien moins qu’à se rendre, revolver au poing, chez son adorée princesse et à l’enlever de vive force à la barbe de son féroce gardien.
Heureusement, la réflexion vint calmer un peu cette effervescence et faire comprendre à Labrosse que la violence ne pourrait que gâter irrémédiablement son aventure.
— Rusons d’abord, se dit-il, et si le renard ne vient pas à bout du musulman, eh bien ! nous nous ferons lion.