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Au reste, le cercle de ces occupations n’était pas bien grand, puisqu’il n’embrassait que le dessin, quelques travaux d’aiguille et, surtout, la lecture.

La princesse passait, en effet de longues heures près de sa fenêtre, un livre à la main, immobile comme une statue.

Quand Georges la voyait ainsi, il se demandait : Lit-elle ou rêve-t-elle ? et il était bien en peine de se répondre.

Une chose que notre ami fut heureux de constater, c’est que la belle Grecque n’était pas complètement seule avec son infâme Turc, puisque de temps en temps, l’ombre d’une autre femme allait et venait dans la chambre.

Georges se dit que cette ombre agissante devait être une soubrette au service de la princesse.

Et l’intelligent garçon ne se trompait pas : car deux ou trois fois, de grand matin, il vit l’ombre susdite — sous forme d’une jolie fillette en chair et en os — entr’ouvrir la fenêtre pour renouveler l’air de la mansarde, épousseter les meubles, promener le balai sur le tapis, agir enfin comme une servante.

Comprenant toute l’importance qu’il y aurait pour lui de s’attirer les bonnes grâces de cette fille, Georges se mit pour elle en frais d’amabilités et employa à cet effet toutes les ressources de la pantomime.

Quand on a seize ans, que l’on n’est pas plus laide qu’une autre et que le cœur nous tape dur