ses allées du jardin du Luxembourg.
Il n’y avait que de rares promeneurs à cette heure matinale, et, à part les roulades mélancoliques de quelques oiseaux frileux, on n’entendait que ce murmure lointain du faubourg qui s’éveillait.
Les beaux arbres de cet éden parisien commençaient à se dépouiller de leur manteau multicolore, et leurs feuilles desséchées jonchaient le sol durci des allées.
Un petit froid sec — un de ces froids vivifiants des belles matinées d’automne — mordait doucement le visage des deux nouveaux arrivants et les obligeait à marcher vite.
La jeune fille surtout, ouvrait et fermait le compas de ses petites jambes avec une prestance admirable. Encore une couple de minutes de cette marche rapide, et le jardin était traversé.
— Tonnerre d’un nom ! grommelait Georges, cette enragée va-t-elle m’échapper ?
Voulant à tout prix éviter pareil fiasco, notre ami s’engagea résolument à travers les arbres et les plate-bandes, bondit par dessus les haies et gagna une allée latérale, parallèle à celle qu’il abandonnait.
Là, il prit franchement sa course, espérant arriver avant la jeune fille au point de jonction des deux allées et la rencontrer de face, fortuitement.