Page:Dickens - Bleak-House, tome 2.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Bien obligé. »

Il s’en alla et revint à nous.

« Touchant l’affaire en question, reprit-il, je regrette sincèrement que l’état de mes affaires, joint à des circonstances sur lesquelles je n’ai aucun pouvoir, ne me permette pas de renouveler cette proposition ; mais, est-ce possible, je vous le demande et je m’en rapporte à vous ?

— Assurément non, répondis-je ; cela ne fait pas le moindre doute ; » il me remercia, s’en alla et revint encore.

« C’est on ne peut plus honorable de votre part, dit-il ; et si, dans le temple de l’amitié, on pouvait élever un autel… Mais, sur mon honneur, comptez sur moi à tous égards, miss Summerson, je n’excepte de mon dévouement que la plus tendre des passions humaines. »

Le combat que se livrait intérieurement M. Guppy, surtout ses allées et venues et ses cheveux d’une longueur démesurée commençaient à produire assez d’effet, dans cette rue fort exposée au vent, pour nous faire désirer de partir en toute hâte ; mais au moment de quitter Old-Street nous jetâmes un coup d’œil en arrière et nous vîmes le malheureux jeune homme, toujours en proie à la même agitation, qui oscillait encore entre sa porte et nous.


CHAPITRE IX.

Procureur et client.

Le nom de M. Vholes est inscrit sur le jambage d’une porte de Symond’s Inn dans Chancery-Lane ; un pauvre Inn, pâle et maladif, à l’œil vairon et qui rappelle ces coffres à deux compartiments où l’on met les ordures.

On dirait, en le voyant, qu’il a été construit de vieux matériaux naturellement enclins à la vermoulure et à la crasse, afin de perpétuer par sa gueuserie la mémoire de l’avare qui l’a fondé.

Cet écusson crasseux et commémoratif du vieux Symond, est écartelé des panonceaux de M. Vholes, dont l’étude, retirée dans un coin entre deux maisons qui l’écrasent, tire un jour douteux d’une fenêtre qui ne regarde qu’un vieux mur ; un corri-