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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/100

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LE CRICRI DU FOYER.

Il parlait d’une voix haute à celui qui entrait avec lui ; c’était le vieux monsieur sourd.

« C’est l’étranger que vous avez déjà vu une fois, Caleb, dit le voiturier ; vous voudrez bien le recevoir ici jusqu’à ce que nous partions.

— Oh ! oui, sûrement, John, et c’est me faire honneur.

— Il est la meilleure compagnie qu’on puisse avoir quand on a des secrets à se communiquer, poursuivit John : je crois posséder d’assez bons poumons ; mais je puis dire qu’il les a mis à l’épreuve. Asseyez-vous, monsieur ; vous êtes avec des amis ici — tous enchantés de vous voir. »

Après avoir introduit ainsi l’étranger avec un son de voix qui confirmait ce qu’il avait avancé sur ses poumons, il ajouta de sa voix naturelle : « Une chaise dans le coin de la cheminée, et qu’on le laisse tranquillement assis et occupé à regarder autour de lui ; c’est tout ce qu’il demande ; on le contente à peu de frais. »

Berthe avait écouté attentivement. Elle appela Caleb auprès d’elle quand il eut placé une chaise pour l’étranger, et lui demanda tout bas de lui décrire leur visiteur. Quand Caleb l’eut fait, sans fiction cette fois, avec une fidélité scrupuleuse, elle fit un mouvement, soupira et sembla ne plus éprouver le moindre intérêt pour le nouveau-venu. Le voiturier était en verve, ce bon garçon de John ! Il était plus enchanté que jamais de sa pe-