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LE CRICRI DU FOYER.

et que ce serait un vrai sacrifice si le mariage avait lieu, attendu qu’elle ne l’aimait pas… ce qui le rendit presque fou de joie… elle — toujours moi — offrit d’intervenir, comme elle avait souvent fait jadis, et d’aller sonder son amoureux, pour s’assurer qu’elle — moi encore, John — n’avait rien dit que d’exact. Et tout était exact, John ; et ils furent mis en rapport, John ! et ils se sont mariés, John, il y a une heure, et voici la mariée : et Gruff et Tackleton peut mourir célibataire, et je suis une heureuse petite femme, May, Dieu vous bénisse ! »

C’était une petite femme irrésistible — mais jamais elle ne l’avait été si complètement que dans ce moment. Jamais félicitations ne furent aussi tendres et aussi délicieuses que celles qu’elle prodigua, soit à la mariée, soit à elle-même.

L’honnête John était resté confus au milieu du tumulte de ses émotions. Il fit un pas enfin pour aller à Dot ; mais elle étendit la main pour l’arrêter, et battit en retraite encore une fois.

« Non, John, non. Écoutez tout : vous ne devez pas encore m’aimer de nouveau, que vous n’ayez entendu tout ce que j’ai à vous dire. J’ai eu tort d’avoir un secret pour vous, John, et j’en suis bien fâchée. Je ne croyais pas avoir fait mal, jusqu’au moment où je vins m’asseoir près de vous, sur le petit tabouret, la nuit dernière ; mais lorsque je compris à votre visage que vous m’aviez vue dans la galerie des joujoux, avec