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LE CRICRI DU FOYER.

céder qu’à la contrainte, n’agir que contre son gré et les vœux de son cœur. Ce serait une faible consolation, me disais-je, mais c’en serait une — et je suis venu. Afin de savoir la vérité, la vérité vraie, voulant tout voir librement par moi-même, tout voir par moi-même, sans qu’on m’opposât d’obstacle, sans que ma présence fût un embarras pour elle, s’il me restait quelque influence… je me métamorphosai de mon mieux, par le costume. Vous savez comment j’attendis sur la route ; vous savez où ; vous n’eûtes aucun soupçon ni elle… (montrant Dot), jusqu’à ce que je lui eus glissé un mot dans l’oreille, près de ce foyer où elle faillit me trahir.

— Mais lorsqu’elle sut qu’Édouard était vivant et de retour, dit Dot, parlant alors pour elle-même, comme elle avait brûlé de le faire pendant tout ce récit, — et lorsqu’elle connut son dessein, elle lui conseilla de garder soigneusement son secret, parce que son vieil ami John Peerybingle était d’un caractère trop ouvert et trop gauche en fait d’artifices, était un trop gauche, en général, ajouta Dot, moitié riant, moitié pleurant… pour qu’on pût le mettre du complot sans risquer de le faire découvrir. Et lorsqu’elle — elle, c’est moi, John, dit en sanglotant la petite femme — lorsqu’elle lui eut tout appris, qu’il sut que son amoureux l’avait cru mort, avant de se laisser persuader de faire un mariage que sa chère folle mère appelait avantageux ; puis, lorsqu’elle — encore moi, John — lui eut dit qu’ils n’étaient pas mariés encore (quoiqu’à la veille de l’être),