Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
LES CARILLONS.

Toby renifla aussi vivement que possible en posant le nez sur le coin du panier, et il s’écria avec transport : « Ah ! c’est chaud !

— Oui, très-chaud, père ! ah ! ah ! ah ! c’est brûlant !

— Ah ! ah ! ah ! s’écria Toby en sautant sur un seul pied : c’est brûlant !

— Mais qu’est-ce que c’est, père ? allons, vous ne l’avez pas deviné ? Il faut deviner : je ne tire rien du panier que vous n’ayez dit ce que c’est. Ne vous pressez pas ; attendez un moment : tenez, je soulève encore un peu le couvercle ; devinez-vous maintenant ? »

Meg avait réellement peur qu’il ne devinât trop tôt : elle reculait tout en lui tendant le panier, soulevant un peu ses gracieuses épaules, se mettant une main sur l’oreille comme si elle pouvait arrêter ainsi le mot de l’énigme sur les lèvres de Toby, et continuant à sourire tout le temps.

Cependant Toby, couvrant ses genoux de ses deux mains, inclinait le nez, respirait l’émanation qui s’échappait du panier entr’ouvert, et épanouissait sa figure ridée comme s’il eût reniflé le gaz exhilarant.

« Ah ! dit-il, c’est quelque chose de bien bon ! ce n’est pas… non, ce n’est pas du boudin.

— Non ! non ! non ! cria Meg ravie, rien qui y ressemble.