Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
22
LES CARILLONS.

plus sous l’influence du dîner. Que de fois j’ai entendu ces cloches bourdonner : Toby Veck ! Toby Veck ! bon courage, Toby ! bon courage ! Toby Veck ; Toby ! bon courage, mon ami : un million de fois ? … et plus même.

— Eh bien, moi, jamais, » s’écria Meg.

Elle avait tort de répondre jamais., elle avait, elle aussi, mainte fois entendu parler les cloches, car c’était un sujet sur lequel Toby revenait sans cesse.

« Quand les affaires vont mal, poursuivit Toby, très mal, veux-je dire, aussi mal que possible, alors, c’est : « Toby Veck ! Toby Veck ! une commission viendra bientôt ; Toby Veck ! Toby Veck ! une commission viendra bientôt, Toby ! » comme cela, tiens !

— Et en effet une commission arrive… à la fin, père, dit Meg avec un accent de tristesse dans sa douce voix.

— Toujours ! répondit Toby, sans remarquer cet accent et sans trop réfléchir, toujours ! ça ne manque jamais. »

Pendant ce dialogue, Trotty découpait et mangeait, buvant et mâchant, allant de la pomme de terre aux tripes savoureuses, et des tripes à la pomme de terre, sans pouvoir se rassasier ; mais comme de temps en temps il promenait ses regards dans la rue pour voir si personne ne demandait un commissionnaire, il finit par remarquer Meg, qui, assise en face de lui, les bras croisés, contemplait silencieusement son opération gastronomique avec un sourire de bonheur : — Ah ! Dieu me