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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/207

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LES CARILLONS.

un registre à côté de monsieur Fisch. Je ne souffre pas qu’on transporte aucun compte d’une année à l’autre : toute espèce de mémoire se règle dans cette maison à la fin de chaque année, de sorte que si la mort devait… devait…

— Couper, souffla M. Fish.

— Trancher — reprit sir Joseph avec beaucoup de raideur — le fil de mon existence, mes affaires se trouveraient, j’espère, en ordre.

— Mon cher sir Joseph, s’écria la dame, qui était beaucoup plus jeune que le monsieur…, quelle triste supposition !

— Milady Bowley, répondit sir Joseph, bégayant de temps en temps comme un homme qui se perd dans la profondeur de ses observations, à cette époque de l’année, nous devons nous occuper de… nous-mêmes, nous devons examiner nos… nos comptes. Nous devons nous dire que chaque retour d’une période aussi importante dans le cours des transactions humaines appelle un règlement sérieux entre nous et… notre banquier. »

Sir Joseph prononça ces paroles comme s’il comprenait toute la moralité de ce qu’il disait, jaloux que Trotty lui-même eût l’occasion de faire son profit d’un pareil entretien. Peut-être était-ce son but en ne se pressant pas d’ouvrir la lettre et en disant à Trotty d’attendre une minute.