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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/208

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LES CARILLONS.

« Vous aviez prié M. Fish de dire, milady… remarqua sir Joseph.

— M. Fish l’a dit, je crois, reprit milady Bowley en jetant un coup-d’œil sur la lettre : mais sur mon âme, sir Joseph, je ne pense pas pouvoir le faire ; après tout, c’est trop cher.

— Qu’est-ce qui est cher ? demanda sir Joseph.

— Cette institution de charité, mon ami ; on n’accorde que deux votes pour une souscription de cinq livres sterling. C’est réellement monstrueux.

— Milady Bowley, reprit sir Joseph, vous m’étonnez. Le bonheur de la sensibilité est-il en proportion du nombre de votes ? ou, pour un esprit bien fait, en proportion du nombre des nécessiteux ? N’est-ce donc pas une jouissance des plus pures que d’avoir à disposer de deux votes parmi cinquante personnes ?

— Pas pour moi, j’en conviens, répondit la dame ; c’est un ennui. D’ailleurs on ne peut obliger ses connaissances. Mais vous êtes l’ami du pauvre, vous savez, sir Joseph, et vous pensez autrement.

— Je suis l’ami du pauvre ! répéta sir Joseph en regardant le pauvre homme là présent. Je puis être tympanisé en cette qualité. Je l’ai été, mais je ne veux pas d’autre titre.

— Ah ! voilà un noble monsieur, pensa Trotty.

— Je ne suis pas d’accord, par exemple, avec Cute, continua sir Joseph en montrant la lettre : je ne suis pas