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LES CARILLONS.

— Ah ! nés mauvais, pensa Toby, rien ne peut nous rendre meilleurs.

— Ce qu’un homme peut faire je le fais, poursuivit Joseph. Je fais mon devoir comme ami et père du pauvre. Je m’efforce d’élever son âme en lui inculquant dans toutes les occasions l’unique grande leçon morale que cette classe exige, c’est-à-dire la nécessité de dépendre de moi. Le Pauvre n’a que faire de s’occuper de lui-même. Si des malveillants lui disent le contraire, et s’il devient impatient, mécontent, insubordonné, ingrat, ce qui arrive toujours, je demeure son ami et son père. C’est ordonné ainsi ; c’est dans la nature des choses. »

Après cette noble déclaration de sentiments, sir Joseph ouvrit la lettre de l’alderman et la lut :

« Très-poli et très-aimable, certainement, s’écria sir Joseph. Milady, l’alderman a l’obligeance de me rappeler qu’il a eu l’honneur distingué (il est bien bon) de me rencontrer chez notre ami commun Deadles, le banquier, et il me fait la faveur de me demander s’il me sera agréable de supprimer Will Fern.

— Très-agréable, répondit Milady Bowley. « Le pire de tous ces gens-là ! » Il aura commis quelque vol, j’espère ?

— Non, dit sir Joseph s’en référant à la lettre, pas tout-à-fait, mais presque… pas tout-à-fait. Il paraît qu’il est venu à Londres pour chercher de l’emploi (pour améliorer son sort.…, , c’est son dire). On l’a trouvé en-