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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/223

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LES CARILLONS.

ses bras. Jolie petite ! ah ! je porterais vingt fois son poids sans m’en apercevoir. Vais-je trop vite pour vous ? J’ai l’habitude de marcher d’un pas très-leste : j’ai été toujours comme cela. » Et tout en parlant ainsi, Trotty faisait six pas de son petit trot pour une enjambée de son compagnon fatigué ; ses maigres jambes tremblaient sous son fardeau, qu’il ne cessait de déclarer plus léger qu’une plume, ne pouvant souffrir d’être remercié, trottant et parlant toujours. « Nous y voici ; c’est là, au détour de la rue, après la fontaine, à droite du passage, en face de la taverne ; par ici, oncle William, ici ; arrêtez-vous à cette porte noire où l’on lit T. Veck sur un écriteau… Nous y sommes, et nous venons vous surprendre, ma chère Meg. »

À ces mots, Trotty essoufflé déposait l’enfant devant sa fille sur le parquet La petite Lilian regarda Meg, et, pleine de confiance dans cette nouvelle figure, elle se jeta dans ses bras.

« Nous y voici, s’écria encore Trotty, courant autour de la chambre en riant ; ici, oncle Will. Voilà du feu. Pourquoi ne vous approchez-vous pas du feu ? Nous y sommes. Meg, ma bien-aimée fille, où est la bouilloire ? La voici. L’eau sera bientôt bouillante. »

Trotty avait, en effet, trouvé la bouilloire quelque part en trottant dans son logement, et il la mit sur le feu, pendant que Meg, asseyant l’enfant au coin de la cheminée, s’agenouillait devant elle, lui ôtait ses souliers et