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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/222

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LES CARILLONS.

On l’aurait reçue dans la maison de refuge à vingt milles de l’endroit où nous habitons, entre quatre murs, là où l’on avait reçu aussi mon vieux père ; mais j’ai préféré la prendre avec moi, et je l’ai gardée depuis qu’elle a perdu sa mère. Celle-ci avait autrefois une amie ici à Londres ; nous sommes venus pour tâcher de la découvrir et aussi pour trouver de l’ouvrage : mais c’est une bien grande ville. N’importe : il n’y a que plus de place pour nous promener, Lilly ! »

Il sourit à l’enfant avec un sourire qui toucha Toby plus que des larmes, et secouant cordialement la main de sa nouvelle connaissance : « Je ne sais même pas votre nom, dit-il, mais je vous ai ouvert mon cœur parce que je vous dois de la reconnaissance. Je profite de votre avis, et je me garderai de ce…

— Juge de paix, lui dit Toby.

— Ah ! c’est son titre. Fort bien. Demain, j’irai voir s’il y a meilleure fortune pour moi quelque part aux environs de Londres. Bonsoir, une heureuse année.

— Arrêtez, s’écria Toby, lui prenant la main à son tour. Arrêtez ; la nouvelle année ne saurait être heureuse pour moi si je voyais l’enfant et vous s’en aller errer, vous ne savez où, sans un abri pour vos têtes. Venez chez moi. Je suis un pauvre homme, vivant dans un pauvre logement, mais je puis vous y donner un gîte pour la nuit sans me gêner. Venez avec moi ; par ici ; je vais la porter, ajouta Toby en prenant l’enfant dans