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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/236

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LES CARILLONS.

s’arrachaient les cheveux et il en vit qui poussaient des hurlements.

Leur multitude épaississait l’air ; Trotty les voyait aller et venir incessamment, monter et descendre, volant sur des coursiers aériens, déployant des ailes, mettant à la voile ; celui-ci disparaissant dans le lointain, celui-là se perchant à côté de lui, tous s’agitant dans une violente et perpétuelle activité. Pierres, briques, ardoises, tuiles, devenaient transparentes à ses regards comme aux leurs : il les voyait dans l’intérieur des maisons, occupés au chevet des hommes endormis ; il les voyait consoler ceux qui faisaient un rêve ou les battre avec un fouet, crier à l’oreille de l’un, soupirer la plus douce musique à l’oreille d’un autre ; ici gazouiller le chant des oiseaux et exhaler le parfum des fleurs, là faire apparaître soudain d’horribles visages dans la glace de leurs miroirs magiques.

Il vit ces enfants des cloches, non-seulement parmi les hommes endormis, mais encore parmi ceux qui étaient éveillés, remplissant les fonctions les plus inconciliables, prenant les formes les plus opposées. Il en vit un qui s’attachait des ailes innombrables pour augmenter la rapidité de sa fuite, et un autre qui se chargeait de chaînes et de contrepoids pour ralentir sa marche ; il en vit qui avançaient les aiguilles des pendules et d’autres qui les retardaient et cherchaient à les arrêter tout-à-fait ; il en vit qui, ici, représentaient une noce, là, des