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LES CARILLONS.

dernière phrase en élevant la voix et embrassant Meg avec l’expression d’une amère douleur.

« Lilly ! dit Meg avec une douce flatterie et en écartant les cheveux qui tombaient sur son visage mouillé de larmes, quoi ! Lilly, vous si jolie et si jeune ! »

Lillian l’interrompit, et lui adressant un regard suppliant : « Ah ! s’écria-t-elle, c’est là ce qui est pire encore ; oui, pire que tout ! Souhaitez plutôt que je devienne tout à coup vieille, Meg ! vieille, flétrie, ridée, mais délivrée des pensées affreuses qui me tentent dans ma jeunesse. »

Trotty se retourna pour regarder son guide… Le génie des carillons avait fui… il n’était plus là !

Trotty lui-même avait quitté la place. Un changement s’était fait autour de lui. Il était au château de Bowley ; une grande solennité se célébrait dans cette résidence de sir Joseph Bowley, l’ami, le père du pauvre, en l’honneur du jour de naissance de lady Bowley. Or, lady Bowley était née le premier jour de l’an (ce que les gazettes locales considéraient comme une indication précise de la Providence qui avait voulu que le chiffre I appartînt spécialement à lady Bowley dans l’ordre de la nature) ; c’était donc le premier jour de l’an qu’avait lieu cette grande fête.

Bowley-Hall était rempli de visiteurs. Il y avait le monsieur au visage rouge, il y avait M. Filer, il y avait l’alderman Cute… l’alderman Cute avait une sympathie