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LES CARILLONS.

nérale. La grosse caisse avait bu un coup de trop, soit dit en passant, mais qu’importe ?

« Quel bonheur, s’écria Trotty, d’être ainsi estimé ! Quels bons voisins vous faites !… Tout cela pour ma fille chérie… Ah ! elle le mérite bien. »

Tout le monde était prêt pour la danse (Meg et Richard en tête), la grosse caisse allait frapper rudement sur sa double peau d’âne, lorsqu’éclata au dehors une singulière combinaison de sons, et l’on vit entrer vivement une brave femme de cinquante ans environ, à la face gracieuse et réjouie. Elle était escortée d’un homme portant une cruche en grès d’une taille effrayante, et à sa suite venaient des clochettes… Non pas les cloches du clocher, mais ce carillon portatif appelé le chapeau chinois[1] !

« C’est Mrs Chickenstalker ! s’écria Trotty ; et s’asseyant sur sa chaise il se mit à frapper encore des mains sur ses genoux.

— Vous vous mariez et ne m’en dites rien, Meg ! dit la brave femme. Avez-vous pu croire que je laisserais passer le jour de l’an sans vous apporter mes souhaits ? Non, Meg, quand j’aurais été alitée. Me voici donc, et comme c’est le jour de l’an et le jour de votre mariage, ma chère, j’ai fait faire un petit punch que voici. »

  1. Note du Traducteur. D’après la gravure, cet instrument n’est pas précisément le chapeau chinois, mais une rangée de cloches sur un cadre.