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LES APPARITIONS DE NOËL.

Après la danse, ou joua aux gages touchés ; puis on dansa encore, et puis l’on servit un énorme biscuit, du negus, de grosses pièces du rôti froid, des pâtés au hachis et de la bierre en abondance. Mais la grande scène de la soirée fut lorsque après le rôti, le ménétrier (le drôle savait son rôle admirablement) fit entendre un air de menuet. Alors s’avança le vieux Fezziwig en personne, pour danser avec Mrs Fezziwig. Il fallait les voir ! quelle vigueur de jarrets, quelle grâce et quel aplomb ! Toutes les figures furent exécutées avec une précision qui excita l’admiration générale.

Quand l’horloge sonna onze heures, ce bal domestique se termina. M. et Mrs Fezziwig allèrent se poster de chaque côté de la porte, et secouant cordialement la main à chacun de leurs hôtes à mesure qu’il défilait, à chacun aussi ils souhaitèrent une bonne fête de Noël. Les deux apprentis reçurent à leur tour, c’est-à-dire les derniers, le souhait cordial, et ils allèrent se mettre dans leurs lits, qui étaient sous un comptoir de l’arrière-boutique.

Pendant tout ce temps, Scrooge avait été comme un homme qui avait perdu la tête. Son cœur et son âme avaient passé dans son autre lui-même : tout à la fête, il retrouvait le passé tout entier, se rappelait les moindres détails, jouissait de tout et subissait la plus singulière agitation. Ce ne fut que lorsque toutes ces figures si animées (la sienne comprise) eurent disparu, qu’il se