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Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/413

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LES APPARITIONS DE NOËL.

ses qui auraient pu se réaliser peuvent s’évanouir : elles s’évanouiront ; je le crois, je le sais. »

Dans son transport il ne savait plus ce qu’il faisait de ses mains, et en s’habillant, il mit plus d’une fois ses vêtements à l’envers, les ôta en croyant les mettre, se débattit contre ses bas comme Laocoon contre ses serpents et fit toutes sortes d’extravagances. « Je suis léger comme une plume, s’écria-t-il, je suis heureux comme un ange, gai comme un écolier en vacances, étourdi comme un homme ivre. Joyeux Noël à tous et bonne année ! holà ! hé ! holà ! »

De sa chambre il avait sauté dans son salon, complètement essoufflé. « Voilà bien le poêlon où était mon gruau, se dit-il en tournant vers la cheminée ; voilà la porte par laquelle entra l’esprit de Jacob Marley ; voilà le coin où s’était assis l’esprit de Noël présent ; voilà la fenêtre où je vis les âmes en peine : tout est à sa place, tout est vrai, tout est arrivé… Ha ! ha ! ha ! »

En vérité, pour un homme qui en avait perdu l’habitude, Scrooge riait admirablement.

« Je ne sais quel jour du mois nous sommes, continua-t-il, je ne sais combien de temps j’ai passé avec les Esprits ; je ne sais plus rien ; je suis un enfant… N’importe, qu’est-ce que cela me fait ? je voudrais être un enfant… eh ! holà ! holà ! hé ! »

Il fut interrompu dans son exaltation par le carillon