Page:Dickens - David Copperfield, Hachette, 1894, tome 2.djvu/229

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autour du cou. Souvenir charmant pour moi, quand les autres n’y verraient que des enfantillages !

Peu de temps après, elle prit possession des clefs, qu’elle promenait par toute la maison dans un petit panier attaché à sa ceinture. En général, les armoires auxquelles elles appartenaient n’étaient pas fermées, et les clefs finirent par ne plus servir qu’à amuser Jip, mais Dora était contente, et cela me suffisait. Elle était convaincue que cette mesure devait produire le meilleur effet, et nous étions joyeux comme deux enfants qui font tenir ménage à leur poupée pour de rire.

C’est ainsi que se passait notre vie ; Dora témoignait presque autant de tendresse à ma tante qu’à moi, et lui parlait souvent du temps où elle la regardait comme une vieille grognon. » Jamais ma tante n’avait pris autant de peine pour personne. Elle faisait la cour à Jip, qui n’y répondait nullement ; elle écoutait tous les jours Dora jouer de la guitare, elle qui n’aimait pas la musique ; elle ne parlait jamais mal de notre série d’Incapables, et pourtant la tentation devait être bien grande pour elle ; elle faisait à pied des courses énormes pour rapporter à Dora toutes sortes de petites choses dont elle avait envie, et chaque fois qu’elle nous arrivait par le jardin et que Dora n’était pas en bas, on l’entendait dire, au bas de l’escalier, d’une voix qui retentissait joyeusement par toute la maison :

« Mais où est donc Petite-Fleur ? »


Il y avait déjà quelque temps que j’avais quitté le docteur. Nous vivions dans son voisinage, je le voyais souvent, et deux ou trois fois nous avions été dîner ou prendre le thé chez lui. Le Vieux-Troupier était établi à demeure chez lui. Elle était toujours la même, avec les mêmes papillons immortels voltigeant toujours au-dessus de son bonnet.

Semblable à bien d’autres mères que j’ai connues durant ma vie, mistress Markleham tenait beaucoup plus à s’amuser