à-coup j’aperçus un pupitre sur lequel était un écriteau de carton avec ces mots écrits en grosses lettres : — Prenez garde à lui, il mord.
Je sautai aussitôt sur le banc, ayant peur qu’il y eût sous le pupitre quelque gros chien. Mais j’eus beau regarder, je ne le vis pas, et, en rentrant, M. Mell, me trouvant là, me demanda ce que je faisais.
« — Pardonnez-moi, Monsieur, lui dis-je, mais je cherche le chien.
» — Le chien ? quel chien ?
» — N’est-ce pas un chien ? Monsieur.
» — De quel chien voulez-vous parler, encore une fois ?
» — De celui auquel il faut prendre garde, Monsieur, parce qu’il mord.
» — Non, Copperfield, répliqua-t-il gravement, ce n’est pas un chien, c’est un petit garçon. J’ai pour instructions, Copperfield, de vous attacher au dos cet écriteau ; je suis fâché de commencer par là avec vous, mais j’y suis forcé. »
Ce disant, il me fit descendre, prit l’écriteau, parfaitement disposé pour cela, et me l’attacha aux épaules comme un havresac. Partout où j’allai ensuite, j’eus l’agrément de le porter avec moi.