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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/351

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des feuilles vertes les ampoules qui les enflaient.

Le lendemain matin, quand je poursuivis mon voyage, je fus charmé de voir que c’était entre des plantations de houblon et des vergers d’arbres à fruits. Les pommes commençaient à rougir et, dans quelques endroits, la récolte du houblon occupait déjà les paysans. Ce fut pour moi un beau spectacle et je me réjouis à l’idée de dormir cette nuit sous les guirlandes d’une houblonnière ; il fallait toute la magie de ma jeune imagination, pour me promettre une nuit de doux repos au milieu de ces échalas autour desquels s’enroulaient les festons gracieux du houblon.

Les rencontres que je fis ce jour-là n’étaient cependant pas rassurantes. Je me croisai avec de grands coquins dont le regard féroce me glaçait d’un nouveau genre de terreur. Quelques-uns s’arrêtaient après m’avoir laissé passer et me criaient de revenir sur mes pas afin de leur parler : ils me jetaient des pierres quand ils me voyaient courir. Un jeune drôle, un chaudronnier ambulant, je suppose, — à en juger par son havresac et son brasier portatif, — qui cheminait avec une femme, commença de même par me regarder, et, quand