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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/350

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proposant toutes sortes de trocs, etc. « Voulez-vous une ligne à pêcher ? un violon ? un chapeau à retroussis ? une flûte ? » Je résistai à toutes ces belles offres et le suppliai, les larmes aux yeux, de me rendre ma veste ou de me compter mon argent. À la longue, il se décida à me payer, mais en menue monnaie, penny par penny et laissant l’intervalle d’une heure entre chaque demi-shelling.

Il s’en fallait de six pence que j’eusse touché mon total, lorsqu’il me proposa de me contenter de deux encore.

« — Je ne le puis, lui dis-je. Je mourrais de faim.

» — En voulez-vous trois ?

» — Non, non, tout l’argent m’est nécessaire.

» — En voulez-vous quatre ? gr, gr, gr, gr. »

J’étais si fatigué que je consentis, et, tirant de ses griffes les quatre pence, je partis, plus que jamais affamé et altéré. Avec trois pence, je me restaurai si complètement, que je me remis en route et fis sept milles jusqu’à la nuit.

Je passai cette nuit-là, comme la première, sous une meule de foin, ayant d’abord lavé mes pieds dans un ruisseau et pansé avec