Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/118

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ferme), est peuplée de personnes qui sont les preuves vivantes de sa générosité et de sa bonté naturelle. Vous seriez charmé de connaître cette famille.

» — Vous le pensez, » dit Steerforth : « eh bien ! je le pense aussi. Cela vaut, en effet, un voyage, — sans compter le plaisir de voyager avec vous, Pâquerette, — de connaître cette sorte de gens et de vivre dans leur intimité. »

Mon cœur bondit à l’espoir d’un nouveau plaisir. Mais Miss Dartle, qui n’avait pas cessé de tenir fixés sur nous ses yeux étincelants, plaça cette insidieuse interrogation, qui portait sur le ton avec lequel Steerforth avait parlé de cette sorte de gens :

« — Ah ! » s’écria-t-elle, « réellement ? sont-ils en effet cela ?

» — Que voulez-vous dire par cela et à qui faites-vous allusion ? » demanda Steerforth.

« — À cette sorte de gens. Sont-ils réellement des animaux ou des êtres d’une autre sorte que nous ? C’est tout ce que je désire savoir.

» — Il me semble, » reprit Steerforth avec indifférence, « qu’il y a entre eux et nous une large démarcation. Ils ne sauraient avoir notre susceptibilité nerveuse ; leur délicatesse n’est