Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/123

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» — Il est toujours noble et généreux, » répondit Mrs Steerforth avec orgueil ; et elle comprit combien je sympathisais avec cet orgueil d’une mère, car cette fierté, qui lui était naturelle, ne se révéla bientôt plus à moi que lorsqu’elle vantait son fils.

« — Ce pensionnat, » poursuivit-elle, « n’était pas une école digne de mon fils, loin de là ; mais certaines circonstances me firent passer par dessus cette considération. La fierté de mon fils exigeait qu’il fût placé chez un maître qui reconnût sa supériorité, et M. Creakle était l’homme qu’il me fallait. »

C’était, en effet, l’homme qu’il fallait pour se plier au caractère d’un semblable écolier. Je n’en estimai pas davantage M. Creakle ; mais si j’avais pu le mépriser moins, c’eût été à cause de son respect pour mon ami.

La tendre mère ajouta :

« — Mon fils se fût révolté contre toute contrainte ; mais, en se voyant le monarque du pensionnat, il s’imposa une émulation volontaire et résolut fièrement d’être digne de régner. »

J’applaudis de cœur et d’âme à cette analyse.

« — Je sais, » dit Mrs Steerforth, « que vous