Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/124

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êtes tout dévoué à mon fils ; il m’a raconté que vous avez pleuré en le retrouvant. Je ne serais pas sincère si j’affectais d’être surprise que mon fils puisse inspirer une telle affection ; mais je n’en suis pas moins touchée de votre amitié, et il a eu bien raison de vous amener ici : je suis heureuse de vous connaître. »

Miss Dartle jouait au trictrac avec la même ardeur qu’elle mettait à tout ce qu’elle faisait. Si, quand je l’avais vue pour la première fois, elle eût joué au trictrac, j’aurais attribué à ce jeu-là seul l’amaigrissement de toute sa petite personne et le feu dévorant de ses regards. Cependant, je me trompe fort si elle perdit un mot de cet entretien ou une expression de ma physionomie, lorsque j’écoutais avec tant de charme les confidences maternelles dont m’honorait Mrs Steerforth.

À la fin de la soirée, Steerforth déclara qu’il pensait sérieusement à faire avec moi le voyage de Yarmouth :

« — Ne précipitons rien toutefois, » dit-il ; « nous avons toute la semaine pour nous décider, car ma mère veut vous garder huit jours au moins, ma chère Pâquerette ! »

Ici Miss Dartle intervint :

« — Réellement, M. Copperfield, pourquoi