Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

connu tout d’abord, d’après ma description, la maison-navire.

« — J’ai été tenté, » me dit-il, « de m’y présenter et de me faire passer pour vous. Quand vous proposez-vous de m’y introduire, Pâquerette ? Je suis à vos ordres.

» — Il me semble, » lui dis-je, « que nous ferons bien d’attendre l’heure de la soirée où toute la famille sera rassemblée devant le feu.

» — Comme vous voudrez, » dit Steerforth, « ce soir donc.

» — Je ne veux pas qu’ils soient prévenus, » dis-je enchanté ; « il faut les surprendre.

» — Oh ! cela va sans dire, » repartit Steerforth ; « il n’y a rien de drôle comme une surprise. Voyons les naturels dans leur condition aborigène.

» — Quoique ce soit cette sorte de gens dont vous parliez chez votre mère, » lui dis-je.

» — Ah ! ah ! » s’écria-t-il, « vous vous souvenez de mes escarmouches avec Rosa. Au diable la méchante fille ! j’en ai presque peur ; elle est pour moi comme un revenant. Mais laissons-la où elle est. Maintenant, qu’allez-vous faire ? Voir votre vieille bonne, je suppose ?

» — Oui, » répondis-je ; « je veux voir Peggoty la première.