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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/134

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» — Eh bien ! » dit Steerforth regardant sa montre, « déjeunons d’abord, et puis supposons que je vous donne une couple d’heures pour échanger avec elle les larmes du sentiment, est-ce assez ? »

Je répondis en riant qu’en effet deux heures de larmes nous suffiraient. « Mais, » ajoutai-je, « Steerforth, il faut que vous veniez me rejoindre. Vous verrez que vous avez été précédé par votre renommée et que vous serez là un personnage presque aussi grand que moi.

» — J’irai partout où vous voudrez, » dit Steerforth ; « je ferai tout ce qui vous sera agréable. Où faut-il me rendre ? Parlez, et dans deux heures je m’y présenterai pour paraître ce que vous préférerez, sentimental ou comique. »

Je lui indiquai minutieusement la rue et la demeure de M. Barkis, messager et voiturier de Blunderstone et autres lieux ; puis, quand nous eûmes déjeuné, j’allai seul voir Peggoty. C’était un beau jour d’hiver. Le soleil ne répandait pas une vive chaleur, mais des flots de lumière, et tout brillait autour de moi. L’air était vif et réconfortant ; je me sentais si leste et si dispos, si heureux surtout d’être à Yarmouth, que j’aurais, je crois, volontiers arrêté