Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/137

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que je l’aurais peut-être interrompu, si, à propos de Peggoty, qu’il mentionna pour me prouver qu’il n’avait oublié aucun des habitants de Blunderstone, il ne s’était interrompu lui-même en disant : « Et, à propos, cette Peggoty est à présent une habitante de notre ville, c’est la femme du messager Barkis, la sœur du marinier Daniel… Nous avons à la maison une apprentie qui est sa nièce… une apprentie qui n’a pas sa pareille pour le goût, pour l’élégance…

» — Serait-ce la petite Émilie ? » m’écriai-je.

« — Émilie est son nom, » dit M. Omer ; « elle est petite : mais, croyez-moi, elle est si jolie, que la moitié des femmes de Yarmouth sont furieuses contre elle.

» — Quelle idée, mon père ! » s’écria Minette.

« — Ma chère, » reprit M. Orner en m’adressant un coup d’œil malin, « je ne parle pas de vous ; mais je dis que la moitié des femmes de Yarmouth et celles de cinq milles à la ronde sont furieuses contre cette jeune fille.

» — En ce cas, » dit Minette, « elle eût fait sagement de ne pas donner prise contre elle